Baricella 24 février 2020. Le seul bruit de fond qu’on devrait entendre pendant la performance de la patineuse est la musique qui accompagne ses gestes. Pas aujourd’hui. Les Bruis, toujours plus insistants, se font de l’espace entre les murs du gymnase. C’est comme un téléphone sans fil et il circule entre les personnes assises sur les gradins. Rumeurs sur rumeurs, de plus en plus fortes. “Zone rouge”, “ Zone rouge ”. Ces mots glissent de lèvres en lèvres. On regarde autour de soi. D’où viennent ces gens ? Soudain, une quinte de toux se fait entendre dans le gymnase. Silence. Un frisson parcourt le dos de tout le monde. Qui toussait ? Ça y est, le virus est arrivé ici aussi.
Je vais rentrer chez moi et commencer à réfléchir. Nous ne sommes pas en 2008, cette fois-ci je me sens équipé pour combattre la crise qui se prépare à l’horizon. Le premier problème à traiter : l’aspect sanitaire. Mon personnel est ma force, leur santé et celle de leur famille c’est ce que je dois mettre en premier. C’est dimanche, mais je sais que je peux compter sur l’aide de mes collaborateurs.
Mon ordinateur lance le premier e-mail.
OBJET : Coronavirus
TEXTE : Comment voulons-nous bouger ?
Un tourbillon de mails commence pour décider de ce qu’il faut faire le lendemain. La SPAI doit ouvrir et il ne faut pas perdre de temps. Première décision : nous bloquons les déplacements. Deuxième décision : réunion urgente des chefs de service, avec eux on vérifie et on définit une stratégie pour la situation de crise. Sans aucune panique, ces décisions sont communiquées à tous les employés le même dimanche soir. Une décision définitive, qui ne laisse aucune place au doute ou à l’incertitude. Le chef d’entreprise est comme le capitaine d’un navire, quand la tempête approche, il doit serrer la barre dans ses mains et transmettre la confiance à l’équipage. Le soir même, le Premier ministre Giuseppe Conte a annoncé les premières mesures pour contenir l’urgence épidémiologique. Nous sommes prêts.
Fabio Farneti
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